Grâce à une conservatrice du MNB, on pourra de nouveau compter sur ce mouton

Dans les collections du MNB se trouve un magnifique mouton sculpté grandeur nature (NBM 1961.22) affectueusement surnommé Agnès par les conservateurs. Depuis au moins le milieu des années 1870 jusqu’à ce qu’il soit donné au Musée du Nouveau-Brunswick en 1961, ce mouton sculpté dans le bois avait servi d’enseigne pour des commerces de la rue Union et de la rue Charlotte à Saint John. Au XIXe siècle, on utilisait souvent des enseignes de magasins sculptées pour aider les gens qui ne savaient pas lire à trouver leur chemin vers des commerces particuliers. Au début de la carrière d’Agnès, sa sculpture a servi d’enseigne pour le magasin de variétés John R. Smith. Plus tard, peut-être avec plus de pertinence, elle a indiqué le chemin vers le magasin de laine de John Alexander Davidson, père. Elle a probablement été fabriquée vers 1875 par Robert Graham, issu d’une famille comptant plusieurs générations de sculpteurs qui produisaient des figures de proue pour bon nombre des navires construits dans la province. Les généreuses couches de peinture qui y ont été appliquées au fil des années, avant qu’elle prenne sa retraite du commerce pour se retrouver au Musée du Nouveau-Brunswick, ont masqué certaines touches les plus délicates et les plus détaillées de la laine. Agnès laisse encore un souvenir cher à de nombreux résidents qui avancent en âge.

Avant d’être exposés, tous les objets façonnés doivent faire une visite au laboratoire de restauration du Musée… même Agnès. Après l’avoir examinée avec soin, la restauratrice Dee Stubbs-Lee, a pris le temps, pendant quelques semaines, de stabiliser la sculpture et d’en améliorer l’apparence. Au fil du temps, des fissures étendues sont apparues dans les couches de peinture d’Agnès et dans sa structure en bois. Avant qu’Agnès ait été recueillie par le MNB, sa structure avait subi d’anciennes réparations recouvertes de multiples couches de peinture. On pouvait aussi voir de petites fissures un peu partout dans les couches de peinture ainsi qu’une fissure particulièrement profonde et défigurante qui partait de la poitrine, faisait le tour du cou et suivait la colonne vertébrale et jusqu’à la queue. Le genre de dommage qui peut être causé par des fluctuations de la température et de l’humidité relative et qui se produit lentement et graduellement avec les années. Même si la sculpture était relativement stable, elle avait néanmoins besoin d’un nettoyage de surface et était défigurée par l’importante fissure très visible sur la gorge et l’épine dorsale du mouton.

 

 

 

 

 

De gauche à droite : avant traitement, détail de la fissure sur droite du cou et l’épine dorsale; avant traitement, détail du côté droit de la tête et du cou.


De gauche à droite : avant traitement, recto; avant traitement, verso; avant traitement, détail de la patte antérieure droite.


De gauche à droite : pendant le traitement, détail de la fissure et de la section ébranlée retirée dans la patte antérieure droite; pendant le traitement, section ébranlée recollée à la patte antérieure droite; pendant le traitement, bourre de coton dans la gorge.

Après avoir nettoyé la surface de toute la sculpture avec un détergent de restauration et de l’eau distillée et des solvants sur des écouvillons de coton, Dee a soigneusement empli les fissures au moyen d’une cire molle en suivant une méthode ayant pour but de réduire la visibilité des fissures et de protéger la sculpture contre le fendillement futur sans entraîner d’autres dégâts. Il sera toujours possible d’enlever la bourre, conformément à la déontologie de restauration muséale.


Dee Stubbs-Lee, restauratrice au MNB, applique de la cire à la fissure du cou.


De gauche à droite : pendant le traitement, application de bourre de cire à la fissure de l’épine dorsale; pendant le traitement, l’épine dorsale partiellement emplie montrant la cire et le fer à coller.


De gauche à droite : après le traitement, verso; après le traitement, gorge.


De gauche à droite : après le traitement, vue de la droite; après le traitement, vue de la gauche.

Agnès est maintenant exposée dans la Galerie des découvertes du MNB pour faire plaisir à une nouvelle génération de jeunes et de jeunes de cœur!