Collier fabriqué par le soldat Charles Morgan ajouté aux collections du MNB

Charles Henry Morgan, Canadien né en Angleterre, 1886-1967
Collier, 1916-1918
Perles de verre et laiton à facettes avec coton
Dimensions globales : 66 × 1 cm
Don de Wendy Jacobson, 2022 (2022.13)

Grâce à la générosité de Wendy Jacobson de Newport, en Virginie, le Musée du Nouveau-Brunswick a récemment ajouté un modeste collier à ses collections. Le collier a été fabriqué par le soldat Charles Henry Morgan (1886-1967) qui s’était engagé dans l’armée canadienne en septembre 1914. Il a probablement été confectionné dans le cadre d’exercices de physiothérapie durant son rétablissement d’une blessure grave causée par une balle reçue dans le dos le 9 février 1916. M. Morgan a passé le reste de la guerre à récupérer dans des hôpitaux en Angleterre et au Canada. Il a été démobilisé le 4 novembre 1918 à Fredericton.

Les créations artistiques des soldats de la Première Guerre mondiale (p. ex. œuvres des tranchées ou objets fabriqués pendant une rééducation) sont relativement rares. Hormis quelques bracelets d’identification, quelques médaillons et épingles, cet aspect de la guerre n’est pas bien documenté dans les collections du MNB. Des photographies de l’intérieur de l’hôpital militaire de Fredericton montrent des soldats en train d’accomplir diverses tâches et de recevoir des traitements, mais aucune ne laisse voir de l’artisanat réalisé pendant une rééducation.

Ce collier a été offert en 1918 à la petite Muriel Palmer Taylor Jacobson (1914-2020), alors âgée de quatre ans, après la démobilisation du soldat Charles Henry Morgan, à son retour au service de la famille Taylor dans leur ferme près de Florenceville, au Nouveau-Brunswick.

Muriel Jacobson a conservé précieusement le collier toute sa vie et a écrit alors qu’elle avait plus de 100 ans :

Je suis née au début de la Première Guerre mondiale. Un jeune homme de 18 ans, Charlie Morgan, vivait alors chez mes parents comme un membre de la famille. Il ne semblait pas avoir de famille ou de proches. Il avait 14 ou 15 ans lorsqu’il est arrivé à notre ferme, à la recherche d’un travail. Mes parents le traitaient comme un membre de la famille et mon père lui avait enseigné des techniques de travail. Je crois qu’il s’est engagé dans l’armée canadienne au début de la guerre… Il a fabriqué deux colliers de perles qu’il a rapportés à Vivian [ma sœur aînée] et à moi. Je me souviens très clairement de son retour chez nous, le seul foyer qu’il avait. Il était à peu près de la taille de mon père, mais très mince. Il portait des vêtements kaki. J’étais une petite fille de 4 ans et j’étais assez intriguée par ses bandes molletières, vite remplacées par des pantalons. Il a vécu avec nous jusqu’à ce qu’il décide de faire sa vie de son côté.