Au Musée du Nouveau-Brunswick, au gré des tris, des catalogages et des recherches, la lumière se fait sur des éléments nouveaux ou alors, des détails se font plus précis. La numérisation permet de relayer des connaissances qui étaient auparavant exclusivement accessibles lors de visites et consultations sur place. Ainsi, chaque semaine, dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs (en février), le Musée a présenté des documents d’archives récemment numérisés.
Semaine 1
Dans un carnet de notes datant de 1792 à 1803, Munson Jarvis (1742-1825), un marchand et homme politique loyaliste, tenait le compte de ses nombreuses transactions commerciales. Ce document contient une trace des ventes, des contrats et des salaires versés à plusieurs personnes, notamment des membres de la communauté noire : un homme nommé Cornelius, une femme nommée Jane, Silas Smith, Sarah Kinsley, Rachel Johnstone et Ishma[e]l Col[l]ey. Il est extrêmement rare de trouver des références aussi précises. Ces documents sont donc une ressource inestimable pour mieux comprendre la société et la vie quotidienne voilà plus de deux siècles.
Collection du Musée du Nouveau-Brunswick, Archives et Bibliothèque de recherche
Semaine 2
Abraham Beverley Walker (1851-1909), le premier avocat noir admis au barreau au Canada, lutta farouchement contre la discrimination raciale. En tant qu’avocat, intellectuel et auteur, M. Walker utilisa ses talents pour sensibiliser la population et demander que la communauté noire, ou afro-canadienne, soit traitée avec justice. En 1889, il décide de s’installer à Atlanta, en Géorgie, où les perspectives de carrière pour un avocat noir ayant sa formation lui paraissent « extrêmement prometteuses et encourageantes », comme il l’écrit à Sir Leonard Tilley dans une demande de lettre de recommandation. Mais deux ans plus tard, il est de retour au Nouveau-Brunswick. En 1903-1904, M. Walker se distingue par la publication de Neith, une importante revue mensuelle cherchant à élever le niveau des débats sur l’art, la littérature et les questions sociales. C’est alors la première parution de ce type issue de la communauté noire du pays. Sa soif intarissable de justice le conduit également à ouvrir son propre cabinet d’avocat et à occuper des fonctions de direction au Barreau de Saint John, mais après la déception d’avoir été écarté d’un poste de conseiller de la Reine, puis d’un poste de conseiller du Roi, il se consacre à la fondation et au développement de l’African Civilization Movement et voyage dans toute l’Amérique du Nord pour exposer ses idées sur les inégalités qui affligent la communauté noire.
PER FC 2541 N46
Semaine 3
En 2004, le service des archives et de la bibliothèque de recherche du Musée du Nouveau-Brunswick a acheté un petit mais ô combien important livret relatant les premières réunions de la Saint John Association for the Advancement of Colored People (SJAACP). Créée en septembre 1949, cette association tenait ses réunions à l’église baptiste Calvary, au 39, rue Waterloo, à Saint John. Le 23 septembre 1949, le journal Evening Times Globe publie un article indiquant que « cette société vise à améliorer la vie économique, culturelle et politique des personnes de couleur de notre communauté ». Le livre de procès-verbaux traite notamment de la couverture médiatique, du devoir de juré, du logement et du matériel scolaire. On y trouve également une lettre de Bernice Williams, secrétaire de la Nova Scotia Association for the Advancement of Colored People, contenant des informations sur leur propre constitution en société. Très peu d’autres informations ont subsisté sur la SJAACP, mais il est possible qu’elle ait été remplacée par la Colored Progress(ive) Association, laquelle a ouvert une salle communautaire sur la rue Hilyard, à Saint John, en novembre 1950. Il convient également de noter la fondation en 1959 d’une organisation provinciale, la New Brunswick Association for the Advancement of Colored People.
Document
Correspondance de Bernice Williams (NSAACP, Halifax) à F.B. Hodges (Saint John) félicitant l’Association de Saint John pour sa création.
4 septembre 1949
27,8 x 21,5 cm
Fonds de la Saint John Association for the Advancement of Colored People
SJAACP-1
Archives et bibliothèque de recherche, Musée du Nouveau-Brunswick
Volume relié
Livre de procès-verbaux de la Saint John Association for the Advancement of Colored People (Association pour l’avancement des personnes de couleur)
6 septembre au 28 novembre 1949
24 x 17,9 cm
Fonds de la Saint John Association for the Advancement of Colored People
SJAACP-4
Archives et bibliothèque de recherche, Musée du Nouveau-Brunswick
Semaine 4
Au cours de ses 85 ans d’existence, la raffinerie de sucre Lantic Sugar Refineries Limited de Saint John, au Nouveau-Brunswick, a employé des centaines de travailleurs, notamment des membres de la communauté noire. Appelée à l’origine Atlantic Sugar Refineries Limited, la raffinerie de la rue Charlotte a reçu sa première cargaison de sucre brut en 1915. Elle a fini par fermer en 2000, année où il fut décidé de regrouper les activités à Montréal.
Au fil de son histoire, l’entreprise a publié divers bulletins d’information, dont Employees’ Bulletin, Sugar Cube, Horizons et Lantic Insight. Ils traitaient non seulement des activités courantes de la raffinerie, mais aussi des activités des employés, notamment de la Lantic Recreation Association (LRA), de la Lantic Credit Union et de diverses levées de fonds pour des œuvres de charité. Ces publications soulignaient également les événements marquants de la vie du personnel, qu’il s’agisse de longs états de service, de départs à la retraite ou d’événements comme les mariages, les naissances, les remises de diplômes, les bourses d’études, etc.
Harvey Studios Limited
Photographie : Employés de la raffinerie de sucre Lantic inscrits au programme d’apprentissage de l’école professionnelle de Saint John (Nouveau-Brunswick)
Rangée arrière : Frank McCormick, apprenti mécanicien-monteur; David Wood, apprenti mécanicien-monteur; Harris Reinhart, apprenti mécanicien-monteur
Rangée avant : Ralph Scott, apprenti mécanicien de machines fixes; Blake Hoyt, apprenti mécanicien de moteurs; Ralph Drost, apprenti électricien
1961
épreuve argentique
hors tout : 20,4 x 25,3 cm
Fonds du Lantic Sugar Refineries Limited
Lantic-179
Photographe inconnu
Photographie : Armin Rach, contremaître de l’atelier de filtrage, présente un chèque du Programme d’amélioration des profits (P.I.P.) à Fred Kennedy, opérateur de la chambre de fusion, Lantic Sugar Refineries Limited, Saint John (Nouveau-Brunswick)
1974
épreuve argentique
hors tout : 20,2 x 25,3 cm
Fonds du Lantic Sugar Refineries Limited
Lantic-198
Photographe inconnu
Photographie : Lewis Young reçoit son certificat de compagnon attestant de la réussite de son apprentissage du métier de soudeur de la part de John Short, surveillant des mécaniciens, Lantic Sugar Refineries Limited, Saint John (Nouveau-Brunswick)
1968
épreuve argentique
hors tout : 20,5 x 25,4 cm
Fonds du Lantic Sugar Refineries Limited
Lantic-202
Harvey Studios Limited
Photographie : Walter Johnson, opérateur de la chambre de fusion, reçoit un chèque du programme d’amélioration des profits (P.I.P.) des mains du superviseur d’équipe, Leslie Smith, Lantic Sugar Refineries Limited, Saint John (Nouveau-Brunswick)
1968
épreuve argentique
hors tout : 20,5 x 25,3 cm
Fonds du Lantic Sugar Refineries Limited
Lantic-204
Photographe inconnu
Photographie : William Brown, 35 ans d’ancienneté, opérateur de centrifugeuse, Lantic Sugar Refineries Limited, Saint John (Nouveau-Brunswick)
1989
épreuve argentique
hors tout : 12 x 8,5 cm
Fonds du Lantic Sugar Refineries Limited
Lantic-205
Bulletin de nouvelles
Sugar Cube
Vol III, no 11, novembre 1959
28 x 21 cm
PER HD 9100.1 S93