La Journée Demandez À Un Restaurateur 2024

Le 3 Novembre est la journée à demandez à un restaurateur.

En guise de célébration, nous avons posé quelques questions à Dee Stubbs-Lee sur son rôle de restauratrice au Musée du Nouveau-Brunswick :

Qu’est-ce que c’est la restauration ?

La restauration, est l’art et la science qui nous permettent de préserver les objets de notre patrimoine culturel ou scientifique pour l’avenir. L’Association canadienne des restaurateurs professionnels (ACPC) propose la définition précise suivante de la restauration: https://capc-acrp.ca/fr/la-conservation-quest-ce-que-cest

Quelle est la différence entre la restauration et la conservation ?

La restauration est axée principalement sur l’esthétique d’un objet et son objectif est de redonner à un objet son aspect d’autrefois. La conservation est basée sur l’analyse scientifique de la détérioration des collections et son objectif est de stabiliser les biens culturels avec un minimum d’intervention, tout en conservant le maximum de matériel original et en documentant soigneusement les matériaux et les processus. La conservation vise essentiellement à ralentir les changements qui ont lieu au fil du temps.

Quel est le plus grand défi en matière de conservation que vous avez confronté ?

Chaque artefact ou spécimen présente un ensemble de défis particuliers, mais tous les artefacts sont sujets à des dommages à un degré ou à un autre causés par les effets combinés de divers « agents de détérioration » (les organismes nuisibles, l’eau, la gravité, les polluants, la lumière, etc.), en fonction de leur composition chimique et physique. Les problèmes inhérents des installations (tels que un espace inadéquat, le contrôle environnemental et la suppression des incendies ainsi que les résultats du vieillissement des bâtiments) posent certains de nos plus grands défis pour la protection et la gestion à long terme de nos collections. Il est donc extrêmement important de prendre en compte ces facteurs dans la conception de nos nouvelles installations du MNB.

Quel est l’objet le plus ancien que vous avez conservé ?

L’âge n’est pas directement corrélé à la difficulté d’une restauration, mais j’ai travaillé sur un certain nombre de spécimens passionnants de semi-fossiles de morses pour la section Géologie et Paléontologie du MNB qui datent de milliers, et même de dizaines de milliers d’années.

Que faut-il pour devenir restaurateur ?

La restauration est un domaine passionnant et unique qui englobe trois domaines d’expertise très différents : les arts (pour le contexte), les sciences (pour comprendre les mécanismes de la détérioration) et les métiers d’art (pour le savoir-faire pratique si important). En règle générale, le poste de restaurateur nécessite un diplôme de premier cycle dans une discipline liée au type de collections, suivi d’études supérieures en restauration ou en sciences de la restauration et plusieurs stages avancés aux côtés de restaurateurs chevronnés. Il est également important d’avoir une attention minutieuse aux détails et de la patience. Les restaurateurs travaillant dans les grands musées se spécialisent souvent dans un type d’artefact, par exemple les textiles ou les peintures. Dans les musées de taille moyenne comme le MNB, nous devons aborder une gamme plus étendue de matériaux. Lorsqu’un restaurateur a acquis quelques années d’expérience pratique au-delà de ses études, il peut chercher l’accréditation auprès d’un organisme professionnel tel que l’Association canadienne des restaurateurs professionnels (www.capc-acrp.ca), qui implique un processus rigoureux d’examen par les pairs, l’obligation de respecter les codes d’éthique professionnels et l’exigence de poursuivre le développement professionnel. L’un de mes aspects préférés de mon travail est que chaque jour, j’apprends des choses nouvelles et intéressantes qui m’aident à prendre soin de nos collections.