Le Musée du Nouveau-Brunswick (MNB) et la Fondation du Musée du Nouveau-Brunswick ont le plaisir d’annoncer qu’une collection de plantes fossiles d’importance internationale – qui constitue un élément essentiel du patrimoine géologique du Nouveau-Brunswick – va être rapatriée dans la province grâce à la générosité financière de Canaport LNG, de la Société géoscientifique de l’Atlantique et de donateurs anonymes. Ces fonds aideront à prendre en charge les frais de transport depuis les États-Unis et, surtout, à acheter des armoires de conservation spéciales destinées à abriter et à protéger cette collection majeure, qui sera déposée au Musée du Nouveau-Brunswick.
La collection a été rassemblée par Patricia Gensel, Ph. D., de l’Université de Caroline du Nord à Chapel Hill, une des plus grandes autorités en matière d’évolution des plantes de la période dévonienne. Depuis 1974, Mme Gensel étudie les plantes fossiles du Nouveau-Brunswick, si bien conservées dans la roche, dans le nord de la province. Au cours des dernières décennies, les travaux que cette scientifique a menés au Nouveau-Brunswick ont été en partie financés par les subventions de recherche en géologie George Frederic Matthew du MNB et soutenus par le conservateur émérite en géologie et paléontologie, M. Randy Miller, Ph. D.
L’importance des sites de plantes fossiles affleurants situés le long du littoral du nord du Nouveau-Brunswick a été reconnue pour la première fois au 19e siècle par sir William Dawson, célèbre paléontologue, pionnier de la géologie du Canada atlantique.
« Les fossiles recueillis sur le pourtour de la baie des Chaleurs ont longtemps joué un rôle important dans notre compréhension de l’évolution des plantes et de la transition vers les environnements terrestres. Le retour de cette collection au Nouveau-Brunswick – plus particulièrement au MNB, où elle sera accessible – devrait susciter un vif intérêt auprès des chercheurs du monde entier », fait remarquer Donald McAlpine, Ph. D., chef du Département d’histoire naturelle du MNB.
Mme Gensel, qui a consacré sa carrière universitaire à étudier ces importants fossiles, a publié de nombreux articles scientifiques à comité de lecture sur ses découvertes au Nouveau-Brunswick. « Je me suis toujours sentie privilégiée de pouvoir recueillir et étudier les plantes fossilisées du nord du Nouveau-Brunswick », explique-t-elle. « Presque chaque année, et cela, pendant une quarantaine d’années, nous avons découvert quelque chose de nouveau et de différent, en plus d’avoir rencontré des gens très sympathiques et admiré la beauté de la région! Mes étudiants et moi avons vraiment profité de l’endroit, des gens et de la paléontologie. J’ai eu l’impression de marcher sur les traces de Dawson! »
Au fil du temps, bon nombre des sites fossilifères étudiés par William Dawson, Patricia Gensel et d’autres ont disparu et réapparu sous l’effet de l’érosion côtière. D’autres ont été complètement érodés et ne sont plus propices à la découverte de fossiles. Cependant, une quarantaine d’années de collecte minutieuse a permis de réunir une collection de plantes fossiles d’importance internationale montrant la diversité qui existait au cours de l’évolution des plantes terrestres. Cette collection, qui se trouve actuellement dans le laboratoire de Patricia Gensel à l’Université de Caroline du Nord à Chapel Hill, est considérée comme une des plus importantes collections de fossiles de plantes du Dévonien connues des chercheurs en paléobotanique.
« L’aspect particulier de ces fossiles, c’est que les plantes fossilisées arborent des feuilles encore attachées aux branches. On y trouve du pollen et d’autres détails anatomiques qui ne sont généralement pas conservés sous forme de fossiles. Il y a également une grande diversité d’espèces végétales, toutes préservées dans ces roches, ainsi que des invertébrés rarement fossilisés, notamment des requins et des scorpions marins géants », explique Matthew Stimson, conservateur adjoint de la géologie et de la paléontologie du MNB.
Depuis les années 1990, de nombreux spécimens de fossiles importants issus des travaux de Patricia Gensel ont été déposés au MNB, mais une grande partie de ses recherches ont été menées avant l’adoption de la Loi sur la conservation du patrimoine du Nouveau-Brunswick. Mme Gensel n’est donc pas juridiquement tenue de retourner les spécimens au Nouveau-Brunswick. Malgré tout, elle a proposé de faire don de l’ensemble de sa collection néo-brunswickoise au musée provincial afin d’en assurer la conservation à long terme et la mise à disposition pour étude scientifique.
Depuis la création du MNB en 1842 – c’était alors le Musée d’histoire naturelle de Gesner −, la collection géologique provinciale s’est étoffée et compte plus de 50 000 spécimens. Aujourd’hui, les collections géologiques du MNB se trouvent au Centre des collections et de la recherche du Musée, avenue Douglas, à Saint John, où elles sont étudiées par des chercheurs du monde entier soucieux de reconstituer notre passé et de nous relier à notre avenir.
« Il est pour nous extrêmement important de soutenir la vie locale, et tout particulièrement dans le domaine de l’éducation. Nous avons la grande chance d’avoir le Musée du Nouveau-Brunswick ici, à Saint John, et nous sommes heureux d’apporter notre modeste pierre à l’édifice en faisant revenir cette collection majeure dans notre région. Une belle occasion pour le public de découvrir et de mieux comprendre l’histoire naturelle de notre province », a souligné Courtney Jones, directrice générale de Canaport LNG.
Tout ce travail n’aurait pas pu être couronné de succès sans la contribution généreuse de Canaport LNG, de la Société géoscientifique de l’Atlantique et de donateurs anonymes.