Découverte d’empreintes fossiles dans le Géoparc mondial UNESCO de Stonehammer, au Nouveau-Brunswick

Le Musée du Nouveau-Brunswick (MNB) et le Géoparc mondial UNESCO de Stonehammer sont fiers d’annoncer une découverte importante d’empreintes de fossiles tétrapodes sur le territoire du Géoparc dans le sud du Nouveau-Brunswick. Lorsque ces empreintes seront étudiées en détail dans les mois et les années à venir, elles révéleront sans aucun doute des secrets sur les animaux encore mystérieux qui les ont laissées. Paul Olsen, Ph. D., paléontologue spécialiste des vertébrés à l’Université de Columbia et expert en stratigraphie du Triassique-Jurassique au Canada atlantique, collabore à l’étude des empreintes par l’équipe de géologie du Nouveau-Brunswick. M. Olsen explique l’importance de la découverte : « Les plus anciennes roches de la période permienne (290 millions d’années) sont visibles sur l’Île-du-Prince-Édouard. Cependant, les roches de la plus récente moitié de la période géologique du Permien au Canada atlantique ne sont présentes que sur un minuscule fragment des Îles-de-la-Madeleine, au Québec, et on n’y a pas trouvé de fossiles. Cette période de la fin du Permien a laissé peu de traces dans le monde, ce qui rend la découverte de ces empreintes très importante pour notre compréhension de la vie continentale avant le dernier événement d’extinction du Permien. »
En août 2020, la famille Graune-Gregg de Sussex (N.-B.) était en vacances dans la région de Quaco Head, près de St. Martins (N.-B.). Alors qu’ils étaient sur le rivage à la recherche de verre de mer, Patrick (Gregg), Gaby, Shawn et Lukeus Graune-Gregg sont tombés sur un ensemble d’empreintes fossiles larges et prononcées.
Les roches de Quaco Head ont traditionnellement été considérées comme datant de la fin du Triassique, il y a environ 230 millions d’années, époque correspondant à l’apparition des premiers dinosaures. Cependant, des géologues ont émis l’hypothèse que les strates de Quaco Head seraient plus anciennes et dateraient de la fin du Permien, ce qui correspond à 260 millions d’années, au moins. Nous serions alors juste avant la plus grande extinction de masse jamais enregistrée dans les fossiles et avant l’apparition des dinosaures. Aucun fossile n’avait été trouvé dans ces roches jusqu’à la découverte de la famille Graune-Gregg, d’où l’importance de ces vestiges.
Matt Stimson, conservateur adjoint en géologie et paléontologie du MNB et doctorant à l’Université Saint Mary’s, déclarent qu’en l’absence d’os fossiles, « les empreintes fossiles fournissent habituellement des informations importantes sur la vie animale et la biodiversité, de sorte qu’elles deviennent rapidement un outil important pour les paléontologues qui étudient la biodiversité ancienne au Nouveau-Brunswick et dans le Canada atlantique en général ».
En collaboration avec la famille Graune-Gregg, le Musée du Nouveau-Brunswick, la Direction des études géologiques du Nouveau-Brunswick, les Services d’archéologie et le ministère des Ressources naturelles ont utilisé l’imagerie par drone, le balayage laser et les techniques traditionnelles de cartographie géologique et stratigraphique pour bien documenter ces fossiles et ce nouveau site fossilifère. Au cours de ces travaux, d’autres grands blocs de grès contenant des empreintes fossiles de plusieurs espèces ont été découverts par Olivia King, associée de recherche du MNB, et par des membres de la famille Graune-Gregg. Ces vestiges ont également été récupérés avec succès sur le littoral.
Catrina Russell, interprète et géoscientifique du MNB, souligne rapidement que « comme tant d’autres découvertes de fossiles passionnantes et importantes, celle-ci fut entièrement accidentelle. Face à la menace d’un ouragan au large de la côte atlantique, la famille Graune-Gregg a bien fait de récupérer les fossiles sur la plage. Ils ont documenté l’endroit exact où les fossiles ont été trouvés, puis ils ont rapidement contacté la Section géologie et paléontologie au Musée du Nouveau-Brunswick à Saint John. La collecte active de fossiles sans permis est illégale au Nouveau-Brunswick, en vertu de la Loi sur la conservation du patrimoine, mais les personnes qui trouvent un fossile ont le ‘‘devoir de le signaler’’. Si personne n’avait contacté le Musée, ces vestiges très importants du Géoparc de Stonehammer auraient peut-être été érodés par les marées de la baie de Fundy et perdus à jamais pour la science. »
Le Géoparc mondial UNESCO de Stonehammer est le premier géoparc d’Amérique du Nord. On peut y étudier un milliard d’années d’histoire de la Terre sur plus de 60 sites géologiques et fossilifères importants, dont 12 sont accessibles au public. Créé par la collision des continents, l’avancée et le recul des océans, les volcans, les tremblements de terre, les périodes glaciaires et les changements climatiques, le territoire du Géoparc mondial Stonehammer offre des témoignages géologiques allant de la fin du Précambrien, il y a un milliard d’années, à la dernière période glaciaire… de belles découvertes en perspective!
Photo 1 − Grandes empreintes fossiles prononcées (Photo de Matt Stimson, MNB)
Photo 2 − Grandes empreintes fossiles prononcées (Photo de Gaby Graune-Gregg)
Photo 3 − Patrick (Gregg), Lukeus et Gabby Graune-Gregg et Karl Graune se tiennent devant de grandes empreintes fossiles prononcées découvertes à Quaco Head (Photo d’Olivia King, MNB)
Photo 4 − Lukeus Graune-Gregg avec le fossile qu’il a découvert (Photo de Gaby Graune-Gregg)
Photo 5 − Steven Hinds, géologue à la Direction des études géologiques du Nouveau-Brunswick et Matt Stimson, conservateur adjoint en géologie et paléontologie du MNB et doctorant à l’Université Saint Mary’s (Photo d’Olivia King, MNB) 
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Musée du Nouveau‑Brunswick
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