Mary Magdalene – Miller Gore Brittain


Miller Gore Brittain, Canadien, 1912-1968
dessin : Mary Magdalene, 1935-1940
sanguine et lavis d’aquarelle sur papier vélin (papier journal?)
38,3 × 33,5 cm
Don de Wamae Gichuru, 2020 (2020.20)
Collection du Musée du Nouveau-Brunswick

Grâce à la générosité de Wamae (Matthew) Gichuru, petit-fils de Kjeld et Erica Deichmann, le Musée du Nouveau-Brunswick (MNB) a enrichi l’éventail qu’il possède des premières œuvres d’un artiste renommé du Nouveau-Brunswick, Miller Gore Brittain (1912-1968).

Le MNB possède actuellement soixante-trois œuvres réalisées par Miller Brittain, y compris une série de portraits de personnalités canadiennes (principalement néo-brunswickoises) commandée par le docteur John Clarence Webster de 1939 à 1942. Cette série contient également onze dessins (1941 et 1942) qui sont les derniers croquis d’un ambitieux projet de murales de l’hôpital pour tuberculeux de Saint John, mais qui ne verra jamais le jour. Selon la fille des Deichmann, Anneke Deichmann Gichuru, le dessin dont il est question ici serait une représentation de Marie-Madeleine, la figure biblique. Une des amies de Miller Brittain, Martha Collins Schleit (1916-2002), a probablement posé pour ce dessin qui date de l’apogée de la carrière de l’artiste, avant la Deuxième Guerre mondiale. Martha Collins Schleit a également servi de modèle pour une autre œuvre que possède le MNB, Martha, (1996.42.4), une peinture réalisée en 1939 qu’elle a donnée au Musée en 1996.

Cette œuvre est un signe avant-coureur de l’intérêt que Miller Brittain a porté aux thèmes bibliques à la fin des années 1940 et dans les années 1950. Dessinée simplement, mais d’une main extrêmement compétente et sûre, elle se démarque par un trait à la craie rouge, médium de prédilection de l’artiste, ainsi que par un traitement inhabituel du fond au lavis. On ne retrouve ce type de fond que dans quelques-unes des œuvres de Miller Brittain datant de cette période. Tout au long de sa carrière, il s’est imposé comme portraitiste, s’intéressant aux visages, mais surtout aux têtes. Appartenant à l’origine à la collection de Kjeld et d’Erica Deichmann (dont Miller Gore Brittain a également fait le portrait en 1939), Mary Magdalene rassemble de nombreux aspects d’un épisode extrêmement important de l’histoire de l’art du Nouveau-Brunswick.

Certains aspects de l’état de cette œuvre attirent l’attention. Elle est décolorée dans la zone rectangulaire du carton de montage mat. C’est là que le papier de mauvaise qualité sur lequel elle a été dessinée a été exposé à la lumière. Il est également possible que le support acide du passe-partout et de l’encadrement d’origine ait abîmé le papier ou que l’artiste lui-même ait utilisé un agent de fixage qui a endommagé l’image. Malgré ces préoccupations, cette œuvre constitue un exemple important des matériaux et des techniques utilisés par Miller Brittain qui permet de mieux comprendre ses méthodes de travail et qui suggère des moyens de prendre soin de ses œuvres à l’avenir.