Par: Justin Dupuis
L’ACADIE NOUVELLE
NEW MILLS – Depuis une semaine, une équipe de chercheurs arpente la zone naturelle protégée (ZNP) de la gorge de la rivière Jacquet (GRJ) afin de commencer un inventaire de la biodiversité retrouvée sur ce territoire.
En 2003, le gouvernement provincial décidait de protéger, par l’entremise d’une loi, 10 grandes zones naturelles.
Or, très peu d’études ont été menées afin de comprendre l’étendue de la biodiversité qui existe dans ces régions, explique le Dr Stephen Clayden, spécialiste en mycologie botanique et conservateur au Musée du Nouveau-Brunswick.
Dr Clayden affirme que ce genre d’étude est essentiel afin de pouvoir adéquatement gérer les ZNP de la province.
«Le côté aménagement de la zone protégée est assez important, surtout pour les gens du ministère des Ressources naturelles parce qu’ils ont le mandat de bien gérer ce qu’il y a ici, de dire le Dr Clayden. Si on ne connaît pas ce qu’il y a ici en termes de biodiversité, c’est difficile de gérer la zone.»
Une équipe de chercheurs dirigés par le Musée du Nouveau-Brunswick, spécialistes de la faune et de la flore, participent à une importante étude afin de répertorier les nombreuses espèces vivantes présentes dans la ZNP de la GRJ, un territoire de plus de 25 000 habitants.
Au total, ce sont quelque 25 personnes qui participeront aux fouilles. Parmi celles-ci, des scientifiques du Musée du N.-B., de l’Université du Nouveau-Brunswick, d’Acadia University, de l’Université du Maine, le Musée canadien de la Nature et le ministère des Ressources naturelles du N.-B.
Il s’agit de la première fois qu’un pareil inventaire est effectué dans une ZNP.
«Évidemment, on va pouvoir en dire beaucoup plus qu’on aurait pu le dire auparavant parce que nous avons fait beaucoup de découvertes d’espèces qui n’étaient pas connues de cette région, explique Dr Clayden. Sans faire ces échantillonnages qui seront conservés dans une grande collection comme celle qu’on a au musée, ce serait impossible de les documenter et de connaître leur identité.»
L’exercice représentera aussi une mine d’information dans laquelle les scientifiques pourront puiser afin de mener leurs recherches, poursuit-il.
En comparant ce nouvel inventaire à d’anciennes collections de faune et de flore de la province, les chercheurs pourront, par exemple, évaluer l’impact des chambardements créés par le réchauffement de la planète ou des activités de l’industrie forestière.
Stephen Clayden souligne que l’étude pourrait aussi servir à justifier une augmentation de la superficie des zones protégées de la province.
«Grâce à ce genre de recherche, on peut continuer à identifier des communautés et des espèces sensibles qui ont besoin d’une protection», précise-t-il.
Hormis toutes les informations techniques et spécialisées qui seront obtenues grâce au projet, Dr Clayden rappelle qu’il s’agit aussi d’un moyen efficace afin de sensibiliser les citoyens à la protection de la biodiversité du N.-B.
Appuyées par le Port de Belledune, l’Association environnementale régionale de Belledune, les naturalistes du Restigouche et la Salamander Foundation (Ontario), les fouilles se poursuivront jusqu’à vendredi.
L’inventaire de la ZNP de la GRJ se poursuivra en 2010. Le Musée du Nouveau-Brunswick compte aussi étendre ces recherches vers les autres ZNP de la province.