Découvertes résultant de BiotaNB 2015 du MNB : Identification et conservation des champignons

Le 7e BiotaNB du MNB, un des grands événements annuels du Musée du Nouveau-Brunswick, a pris fin. Chaque année, des chercheurs du Canada et des États-Unis se joignent à des scientifiques du MNB dans une des 10 plus grandes zones naturelles protégées (ZNP) du Nouveau-Brunswick afin d’étudier, pendant deux semaines, la biodiversité de la région. BiotaNB vise chaque ZNP deux années de suite : la première année, l’activité a lieu au début de l’été et, la deuxième année, elle se déroule à la mi-août.

Cette année était la première où les chercheurs du MNB affrontaient les moustiques et le terrain accidenté de la ZNP de Nepisiguit; une variété de champignons figure parmi les découvertes intéressantes qu’ils y ont faites.

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Parfois, les champignons peuvent être un peu trop intéressants. Ci-dessus, Amanda Bremner, adjointe à la conservation en botanique et mycologie tient un champignon appartenant au genre Amanita (Amanite). Ce spécimen a été trouvé au parc provincial Mont-Carleton, près de la ZNP de Nepisiguit. C’est un des champignons les plus vénéneux du monde; la plupart des champignons vénéneux ne font que rendre malade, mais celui-ci peut vraiment être mortel. Le fait d’y toucher ne peut pas faire de mal, mais son ingestion tuera quelqu’un en trois jours.

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La découverte de champignons sur le terrain est une chose, mais c’est tout un autre défi d’en déterminer l’espèce. L’image ci-dessus montre un champignon qui appartient au genre Coprinus (Coprin). Pour faciliter l’identification, une partie du chapeau du champignon a été déposée sur une lamelle dans l’espoir qu’il laisse une empreinte de spore sur le verre. Ce coprin a laissé une excellente empreinte, indiquant que les spores sont à maturité et qu’elles pourront être mesurées pour faciliter l’identification de l’espèce du champignon. La couleur des spores peut aussi aider. C’est dire que l’examen d’un simple spécimen peut occuper un chercheur pendant des heures.

Il est aussi possible d’obtenir de telles empreintes, ou sporées, à la maison sur du papier. Étant donné qu’il est impossible de prédire si la sporée sera sombre ou claire, il est préférable de déposer la moitié d’un chapeau de champignon sur du papier blanc et l’autre moitié sur du papier de construction noir de manière à ce qu’au moins un côté de l’empreinte soit visible. Si vous conservez le champignon sur papier dans un endroit frais et couvert pour la nuit (p. ex. un contenant en plastique à l’ombre), vous aurez votre sporée le lendemain matin.

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Amanda a bien d’autres trucs pour l’aider à déterminer l’espèce d’un champignon. L’image ci-dessus montre un champignon du genre Russula (Russule). Le chapeau de ce spécimen est collant, donc le nombre d’espèces auxquelles il pourrait appartenir s’en trouve limité.

La couleur du chapeau peut aussi être un indice utile. Étant donné que la même couleur pourrait être décrite en des mots différents par différentes personnes, Amanda a comparé la couleur du chapeau du champignon avec les couleurs illustrées dans un livre pour s’assurer que sa description de la couleur sera la même que celle qu’utiliseraient d’autres chercheurs.

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Pour déterminer l’espèce d’un champignon, on peut aussi utiliser des produits chimiques. Les substances ci-dessus ont été ajoutées une par une à de petits morceaux de la russule dans une plaque à cupules. Chacun des produits peut faire changer de couleur certaines espèces de champignons tandis que d’autres n’y réagiront pas. Il est donc possible de circonscrire l’espèce du champignon en observant quels produits chimiques font changer de couleur la russule.

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On voit qu’un morceau de russule a commencé à rougir, qu’un autre est devenu vert foncé et qu’un troisième commence à devenir brun foncé. Le nombre de groupes d’espèces auxquels la russule pourrait appartenir s’en trouve donc restreint. Malheureusement, ces résultats n’ont cependant pas révélé l’espèce exacte du champignon.

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Finalement, les champignons ont été déposés dans un séchoir pour la nuit, en vue de leur conservation au Centre des collections et de la recherche du MNB. Ci-dessus, une illustration d’un champignon du genre Cantharellus (Chanterelle) après une nuit de séchage, prêt à être ajouté à la collection du MNB!